Une Description Physique et Mentale
Cheveux auburn courts sans arrêt en bataille, les yeux jaune taillés en amande aux intenses aux pupilles ovales , Odeïus est sans doute le seul Garou-Serpent de l'académie, ce qui explique tous ses regards curieux, admiratifs ou craintifs qui se lèvent vers lui lorsqu'il traverse les couloirs de l'Institut. Du haut de ses un mètre quatre-vingt sept, ses épaules voûtées et sa souplesse sans égale rappelle sans hésitation le prédateur qui se cache en lui. Le jeune homme possède une bouche aux lèvres quasi-inexistantes, une langue de serpent lui donnant des accentuations uniques, ainsi que des dents légèrement plus taillées que la normale. Ses sourcils fins et souvent froncés marque l'autorité et la droiture dont il fait preuve, et on note que son nez rappelle étrangement celui d'un serpent, cependant son odorat n'en n'est point affecté. Lorsqu'il se laisse tenter par son coté animal , le jeune homme acquiert un excellent sens de l'orientation ainsi qu'une vision développée. Il ressent de manière puissante les vibrations du monde qui l'entoure. Égoïste, narcissique, vicieux et malsain, tel serait les mots que cracherait les mauvaises langues de l'établissement. Il est sans doute vrai qu'Odeïus prend plaisir à entretenir sa réputation qu'il a minutieusement instaurée. La plupart des gens le respecte par crainte et évite de lui chercher les noises, en échange, Odeïus ne les abordent pas : ce marché lui convenait à merveille. Quand on apprend à le connaître, on se rend compte qu'Odeïus est après tout quelqu'un de pragmatique, ingénieux et curieux, malgré son fort caractère qui peut en repousser plus d'un : Car oui, Odeïus admet difficilement ses tords. Ses décisions doivent être incontestables, tout autant que ses actes. Vous, cher lecteur, sachez que si un jour vous avez la chance d'atteindre le cœur du venimeux du serpent , vous y découvrirez une toute autre personne. En passant des peurs les plus profondes à l'amour le plus ardent, de la passion à la compassion, Odeïus vous dévoilera bien des sentiments, tous aussi forts les uns que les autres ... "À tout acte, ses conséquences"
Je sentais les dalles de pierres froides glisser contre mon corps tandis que je me mouvais avec grâce entre les pieds des étudiants. à peine j’étais sortis des cours que je m'étais déjà retransformé en serpent ... Ne me jugez pas, je n'y peux rien si prendre cette forme devient une addiction lorsqu'on la maîtrise. Regardez moi, beau comme je suis: je m'étend avec grâce sur cinq mètres de long à moi seul et lorsque je me redresse je peux atteindre un mètre, oui un mètre vous dis-je ! Riez donc, moquez vous de moi. Certes j’atteins à peine la taille d'un nain, cependant lorsque vous me retrouverez enlacé autour de votre cou, vous rirez moins. Un cri juvénile me tirait de mes pensées et je daignais à redresser la tête vers les géants qui m'entouraient : une gamine partait en courant devant moi. Fais-je si peur que cela ? Je sentais un sourire s'élargir sur mes fines lèvres à cette idée, tandis que je continuais mon chemin. Après une bonne demi-heure à arpenter les couloirs, je finissais par atteindre un petit cloître silencieux. Je me faufilais jusqu'au jardin et penchais ma tête au dessus d’une mare qui me faisait face. J'observais passionnément mon reflet pendant de longues minutes avant de reprendre ma forme humaine, à présent assis face à la mare. J'attrapais un de mes lourds grimoires rangés dans ma sacoche en cuir tanné et feuilletais distraitement les pages, laissant mon esprit vagabonder bien au-delà de la surface de la petite étendue bleutée à quelques centimètres de moi. Cette année d'enseignement à l’académie était la dernière avant que je m'en aille découvrir Alphiliste. Je me sentais prêt plus que jamais, et cette année d'enseignement était cruciale pour moi. Bien au delà de ma préparation physique et mentale, j'avais besoin de prouver qui j'étais, mes capacités, et il fallait que cette dernière année marque les esprits de l'académie. Oui, vous avez bien compris, cette année là, j'allais enfin atteindre ce que je souhaite : une récompense à toute ces années de dure labeur. Je jetais un coup d’œil autour de moi : personne aux alentours. Je relevais timidement la tête vers le ciel : Le crépuscule avait à présent laissé place au début de la nuit, et l'humidité du soir commençait à retomber sur mes épaules. Tout le monde avait du rejoindre le réfectoire, à l'heure qu'il est, mais je n'irai pas ce soir, de toute façon je n'ai pas faim. En principe, monsieur Thïelwaldwig n'arrivait qu'une heure plus tard, j'avais donc largement le temps de rejoindre les dortoirs. Je rangeais d'un geste machinal mon gros manuscrit intitulé "La Magie à travers le Temps" et réajustais une mèche de cheveux, avant de me relever en soupirant, prêt à m'en aller. Un mouvement furtif attira mon attention, et méfiant, j'abaissais légèrement la tête, intrigué. La pénombre qui assombrissait les lieux gênait ma vision, et par précaution, je me voûtais, à deux doigts de me métamorphoser. Des bruits de pas résonnèrent dans le cloître et un frisson parcourut mon échine tandis que je rapetissais, petit à petit, prenant ma forme reptilienne. Quelques secondes s'écoulèrent et je redressais la tête,à présent sous ma forme de serpent, aux aguets: une silhouette se détachait de l'obscurité, s'avançant précautionneusement vers le petit jardin. Silencieusement, je me glissais jusqu'à la mare et lançais un coup d’œil derrière moi : la lune éclairait à présent la silhouette et je pus nettement distinguer le Gardien de Kritah : de longs cheveux argentés qui retombaient en cascade sur ses épaules droites, des yeux bleus perçants fixés en ma direction, le tout habillé dans une tenue sombre qui ne faisait qu'ajouter une certaine froideur à sa personne. Paniqué, je filais sans hésitation dans la mare, retenant un petit cri de surprise en pénétrant dans l'eau glacée. Je savais que je n'allais pas tenir longtemps ainsi, et monsieur Thïelwaldwig agissait comme si celui-ci l'avait tout aussi bien compris : il avançait pas à pas vers le petit étang, et arrivé à son niveau, il se pencha au dessus de celle-ci, un petit sourire amusé aux lèvres. M'avait-il vu ? ou bien souriait-il à son propre reflet ? Seul la suite des événements me le dévoilera ... Quoi qu'il en soit, je sentais mon corps s'engourdir en raison de la température de l'eau, et je jurais intérieurement. Dans quel pétrin me suis-je mis ... Moi qui espérait terminer mon année en beauté, c’était vraiment mal partit ...
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